Syndicat, vous avez dit syndicat?
Les nombreuses visites dans les IUFM et dans les écoles de l'Académie nous ont fait arriver à un constat... vous vous interrogez sur le mot syndicat... Vous êtes nombreux à nous questionner sur le rôle des syndicats, le fontionnement interne, les missions des militants, à quoi sert l'adhésion?
L'image des syndicats, véhiculée par les médias, n'est pas au beau fixe... Les positions et les actions contestataires de certains syndicats n'aident pas à valoriser l'action du Sgen-CFDT.
Pourtant, notre discours et nos pratiques syndicales portent leurs fruits auprès de jeunes collègues...
Le but de cette newsletter n'est pas de faire de la propagande, juste vous faire lire et comprendre ce qu'est le travail sur le terrain de militants du Sgen-CFDT. Sans syndicat, il n'existe aucun contre-poids face à l'Administration... Sans adhérents, pas de syndicats...
Journée type d’un militant au plus près des réalités du terrain…
En route, aujourd’hui, c’est jour de visite dans les écoles du Lot…
8h30, direction
le nord de la circonscription de Gourdon, dans un repère des débutants dans le
métier. Un crochet par un village sur la Dordogne pour rencontrer un PE
Titulaire 2ème année, lui apporter le guide des permutations
informatisées. Il me donne son adresse perso pour recevoir notre presse locale.
La carte scolaire étant bientôt d’actualité, je passe un petit moment avec le
directeur car une suppression de classe est à craindre. Quelques photocopies
plus tard, je reprends le volant.
Visite à la
maternelle, un petit bonjour à la directrice qui m’apprend que l’autre école du
RPI a des effectifs très chargés et demande une création. Passage par son
bureau pour mettre à jour le document « carte scolaire ».
Dehors, le froid
de l’hiver pointe le bout de son nez, et je mets le chauffage de la voiture.
Visite éclair à
2 adhérentes. Réponses rapides à quelques questions. La directrice veut aussi
adhérer… Pas de problème (le Sgen est intervenu à plusieurs reprises par le
passé pour réclamer des moyens pour l’école). Je lui laisse l’enquête carte
scolaire ainsi qu’une
fiche conseil
sur le temps partiel.
Dix heures
sonnent au clocher de l’église lorsque je change encore de secteur. La campagne
lotoise est si belle… Nouvelle école, nouveaux collègues. Je propose à un PE
Titulaire 1ère année d’écrire quelques lignes pour le prochain
bulletin IUFM que nous préparons pour les PE2 : son témoignage sur l’entrée
dans le métier nous intéresse. OK ! il nous l’envoie par internet.
La faim se fait
déjà sentir lorsque je quitte ce village. Midi n’est plus très loin ! La
prochaine étape non plus, puisque me voilà chez une chargée d’école, ravie
d’avoir un peu de compagnie ! L’interclasse de midi nous accordant un peu plus
de temps, nous consultons le CD-Rom (V@demecole) que le Sgen propose aux
collègues : mais les vieilles machines qui trônent dans la salle informatique
ont bien du mal à ouvrir les 500 MO d’informations. Avec un peu de patience,
tout finit par arriver, et les pages défilent sous l’œil de plus en plus
intéressé de notre jeune collègue…
Une pause
sandwich s’impose tout en écoutant le 13-14 de France Inter.
Passage dans une
autre école : celle où l’architecte s’est fait plaisir. Débauche de courbes et
de niveaux, on aimerait pouvoir y travailler… La directrice de la maternelle
qui est très inquiète sur le devenir de la classe de touts-petits me demande de
la tenir informée. Les questions s’enchaînent tant que toute la classe dort…
Il est 14h35. A
16 heures, je dois assister à Cahors au groupe de travail de la CFDT «précarité
dans les collectivités locales».
Le lendemain, ce
sera journée téléphone pour trouver les
réponses aux questions les plus ardues des écoles visitées la veille…
Ces sorties sur
les routes lotoises sont fréquentes, elles constituent le meilleur moyen de
comparer les documents fournis par l’IA et la réalité, et me permettent de
représenter au mieux les collègues dans les commissions.
Vivement la
semaine prochaine pour de nouvelles rencontres sur le terrain…
Vincent Gomez, Sgen-CFDT Midi-Py, section 46 - Lot
Petite parenthèse... Obtenir ce temps si important pour aller sur le terrain, n'est pas illimité. Le ministère nous accorde du temps de décharge syndicale en fonction de notre représentativé aux élections professionnelles (d'où l'importance de voter Sgen-CFDT!). Les adhésions nous permettent de nous déplacer afin de rembourser les nombreux frais (essence, photocopies, guides, CD-Rom...).
2eme article...
IUFM de
Melun (77) - Les jeunes profs choisissent le Sgen
Les
militants CFDT font campagne pour que les professeurs des écoles débutent dans
de meilleures conditions.
Une
fois le concours en poche, puis l’année de stage et son lot d’évaluations
terminés, le jeune professeur des écoles sorti de l’IUFM (Institut
universitaire de formation des maîtres) peut rapidement être soumis à une
nouvelle vague de stress ! « On est souvent en détresse quand on
commence », explique Florence,
jeune militante du Sgen 77, en charge des nouveaux titulaires de l’enseignement
du 1er degré. Livré à lui-même, l’enseignant débutant découvre les méandres de
l’affectation. « Beaucoup de jeunes professeurs des écoles en
Seine-et-Marne peuvent se retrouver installés pour longtemps à des postes dont
les titulaires plus anciens ne veulent pas », constate Nicole Lelièvre, secrétaire générale du
Sgen 77.
C’est ainsi que de nombreux
sortants de l’IUFM sont affectés en adaptation et intégration scolaire (AIS),
autrement dit dans les classes ou les établissements spécialisés qui
accueillent des enfants en situation de handicap. « Comment peut-on accepter que soient attribuées
aux enseignants les moins expérimentés les classes où les élèves ont besoin
d’être encadrés par des professionnels spécialement formés ? Quelle est la
crédibilité de l’Education nationale vis-à-vis des élèves et des
familles ? Nous refusons l’hypocrisie de cette logique par défaut. Elle
conduit le jeune enseignant à culpabiliser parce qu’il ne peut pas assurer sa
mission », dénonce avec
vigueur Christine Oudart, la dynamique secrétaire départementale en charge de
l’enseignement du 1er degré. Pour Nicole Lelièvre, « l’affectation s’apparente à une véritable
loterie qui favorise l’ancienneté. L’attribution des postes relève pourtant de
règles départementales. Il y a donc moyen de faire évoluer le système. Cela
fait trois ans que nous soulevons le problème en Commission départementale. »
Lancés sur le terrain sans préparation. Eve-Laure a adhéré au Sgen en juin
dernier, alors qu’elle terminait son année de stage à l’IUFM. Elle raconte sa
rentrée chaotique : « J’ai
d’abord été affectée à l’institut médico-éducatif de Claye-Souilly, puis le
lendemain j’ai appris qu’on m’avait attribué un poste en école ordinaire, à 50
km de chez moi, dans une classe unique d’une commune rurale près de
Coulommiers. J’ai dû m’y rendre l’après-midi même. J’ai eu l’impression d’être
jetée sur le terrain sans avoir eu le temps de me préparer. »
Pour les jeunes recrutés en liste
complémentaire, c’est encore pire. Classés parmi les derniers au concours, ces
étudiants pourront être admis en stage à l’IUFM un an plus tard. En attendant,
ils doivent enseigner toute une année sans avoir reçu de formation. Parmi les
25 étudiants dans cette situation en 2003, Florence et Gaëlle ont apprécié
d’avoir été contactées et soutenues par la CFDT. « Les militants sont venus nous informer sur nos
droits. Le Sgen est le seul syndicat qui va à la rencontre des étudiants et des
stagiaires », note Gaëlle.
Et pour cause ! Depuis trois ans, le Sgen s’est engagé seul dans une
démarche pour améliorer l’entrée dans le métier. « Nous revendiquons de réserver aux débutants
les postes vacants pour cause de départ à la retraite ou de mutation, afin
qu’il y ait une plus grande mixité géographique, générationnelle et pédagogique
dans les écoles », défend
Christine Oudart. Bien que d’autres départements aient mis en place une telle
disposition, cette proposition s’est heurtée au refus de toutes les autres
organisations (Snuipp, FO, SE, Unsa) en Seine-et-Marne, qui y voient une
diminution du nombre de postes offerts aux titulaires plus anciens. « Ils estiment que les jeunes doivent “ en
baver ”, parce que les plus anciens sont passés par là », regrette la secrétaire départementale.
Informer et
soutenir sans relâche. L’administration a cependant répondu en partie en
réservant 150 postes à titre provisoire pour les sortants de l’IUFM, qui peuvent
alors débuter en complétant le service de professeurs plus chevronnés. Mais
pour le Sgen, ces postes ne sont pas à la hauteur des besoins. De plus, les
jeunes enseignants sont peu renseignés sur l’existence de ces postes. Le Sgen
informe et conseille sans relâche.
Dès le jour d’examen du concours, les équipes du Sgen 77, 93 et 94 sont
présents pour alerter les futurs enseignants sur les suites à venir, des stages
à l’affection. Deux fois par semaine, ils vont à la rencontre des étudiants et
des stagiaires dans les locaux de l’IUFM. « Notre objectif est de les amener à l’UD pour
qu’ils sortent de l’isolement dans lequel les place le milieu enseignant et
qu’ils rencontrent d’autres adhérents, militants et responsables de la CFDT, explique Christine Oudart. Il est important qu’ils comprennent que les
difficultés qu’ils vivent individuellement peuvent trouver une réponse
collective. » Florence
acquiesce : « Cela m’a permis de sortir
de ma bulle et de recadrer mes problèmes par rapport à ceux que rencontrent les
autres professions ». Près
de la moitié de la dernière promotion de stagiaires a pris contact ou est venue
aux réunions organisées par le Sgen. Résultat : plus d’une vingtaine
d’entre eux ont choisi de se syndiquer en juin dernier. À l’instar de Marie,
les jeunes adhérents sont unanimes : « Ici, il y a toujours quelqu’un pour écouter et
discuter de solutions constructives ». À la veille des élections professionnelles qui se dérouleront en
décembre, le Sgen 77 compte bien poursuivre ses objectifs de développement tout
en améliorant sa représentativité. Et espère bien avoir fait naître une prise
de conscience chez ses jeunes adhérents. En tout cas, Gaëlle est
formelle : « dans dix ans, je ne dirai
pas aux plus jeunes qu’ils doivent en baver parce que je suis passée par
là. »
Adhérer à un syndicat est en lui même un acte militant.
Lorsqu'un collègue adhère, il n'est pas dans l'obligation de s'investir à 100% dans son syndicat. S'informer, relayer les difficultés de son école (ou IUFM), participer à des réunions ponctuellement, réagir face à l'actualité: tout cela apporte au Sgen-CFDT. Etre adhérent ne signifie pas être pris à la gorge...
De jeunes militants du Sgen-CFDT ont écrit un document qui se nomme: "1001 mauvaises excuses pour ne pas adhérer à un syndicat"... (page 2 du bulletin d'adhésion). Il s'agit presque d'une compilation
des excuses entendues ou bien les fauses idées qu'ont les collègues sur les syndicats. Le ton est volontairement railleur et sarcastique;-)
Nous savons très bien qu'en début de carrière, les syndicats ne sont pas une priorité dans votre vie au quotidien... L'adhésion en PE2 est de 75 euros dont 66% sont déductibles des impôts... Alors, si vous pensez vous retrouver dans cette optique syndicale, rejoignez le Sgen-CFDT (cliquer sur le bulletin d'adhésion).
Pour les indécis, voici le projet du Sgen-CFDT résumé en quelques actions...