Bac pro en trois ans
On arrête tout et on réfléchit !
Cest linspection générale STI (Sciences et techniques
industrielles), qui le dit dans un bilan d'étape de l'expérimentation
des bacs pro en trois ans. Cest ce que demande le Sgen-CFDT depuis le
début de cette expérimentation ! Certes, linspection générale
ne dit pas quil faut arrêter, diplomatie oblige, elle parlerait
de «pause». Le conditionnel est de rigueur, puisque seule lagence
de presse AEF a pu lire le rapport. Le Sgen-CFDT en avait demandé communication
lors dune commission spécialisée lycée, le 5 novembre
2003, demande reprise, unanimement par le conseil supérieur de léducation
du 25 novembre, reformulée au CSE du 16 décembre
mais cest
lAEF (Agence Éducation Formation) qui a réussi à
le lire !
En attendant de pouvoir consulter ce rapport, encore confidentiel, voici une
rapide synthèse de ce que dit linspection générale
selon lAEF.
Il faudrait «stopper les nouvelles ouvertures, le temps de lexpérimentation
afin dune part didentifier les champs professionnels les plus
concernés par ce type de parcours et le type de public recruté,
dautre part de proposer des orientations pédagogiques.»
Il faudrait aussi «sassurer de la diversité de loffre
dorientation faite aux jeunes : bac pro en trois ans, BEP + bac pro,
seconde de détermination.»
Les IG pointeraient aussi :
-la grande diversité des conditions douverture, dun EPLE
à lautre mais aussi par rapport aux centres de formations dapprentis
de lindustrie (CFAI) ;
-la grande diversité également dans les recrutements des élèves,
qui ne correspond pas aux exigences posées au début de lexpérimentation
;
-la difficulté de lorganisation pédagogique à partir
des référentiels de BEP et de bac pro.
Ils constatent enfin que rien ne démontre que le recrutement soit plus
facile dans les spécialités déficitaires.
A côté de ces difficultés, lIGEN énumérerait
un certain nombre de points positifs :
-une plus forte motivation des élèves, des apprentis et des
équipes enseignantes ;
-un absentéisme inférieur et un travail plus important des jeunes.
Le rapport se conclurait par un certain nombre de propositions, par exemple
:
-prendre en compte dans la décision douverture dun bac
pro en trois ans les spécialités dont la professionnalisation
peut être réalisée en trois ans et les possibilités
des jeunes pour réussir dans ce laps de temps ;
-inscrire cette création dans une politique académique de diversification
des parcours ;
-ne pas empêcher lentrée en seconde de détermination
conduisant à un baccalauréat technologique, vivier des STS ;
-mettre en place un cadrage national et un groupe de travail pour déterminer
les bacs pro qui pourraient entrer dans ce
type de parcours.
Un rapport qui semble donc très critique, ce qui explique sans doute
la difficulté du ministre à le rendre publique.
A suivre