Recrutement des professeurs d’école

Réforme du CRPE session 2006

 

            Le CRPE (concours de recrutement des professeurs d’école) est à nouveau modifié. La dernière mouture n’aura duré que deux ans puisque la nouvelle version s’appliquera dès la session 2006.

            La première série d’épreuves (épreuves d’admissibilité) comporte maintenant trois épreuves écrites et voit son poids augmenter ; l’histoire et la géographie, comme les sciences et la technologie, deviennent incontournables au même titre que le français et les mathématiques.

 

            La deuxième série d’épreuves (épreuves d’admission) est profondément remaniée : l’entretien professionnel et l’éducation physique et sportive perdent un tiers de leur poids et voient leur programme allégé ; les langues vivantes ne sont plus optionnelles : une langue est obligatoire, une autre facultative ; enfin la littérature de jeunesse fait son apparition (en concurrence avec les arts plastiques et la musique).

 

épreuves

sessions 2004 et 2005

session 2006

nature

note maximale

poids

nature

note maximale

poids

français

écrit

80

22 %

écrit

60

21 %

mathématiques

écrit

80

22 %

écrit

60

21 %

histoire et géographie

 

 

 

écrit

12 ou 28

 

=

14 %

sciences et technologie

 

 

 

écrit

28 ou 12

1ère série d’épreuves

 

160

44 %

 

160

55 %

 

 

 

 

 

 

 

entretien professionnel

oral

80

22 %

oral

40

14 %

histoire et géographie

oral

0 ou 40

 

= 11 %

 

 

 

sciences et technologie

oral

40 ou 0

 

 

 

littérature de jeunesse

 

 

 

oral *

0, 0 ou 40

 

=

14 %

arts visuels

oral *

0, 0 ou 40

 

=11 %

oral *

0, 40 ou 0

éducation musicale

oral *

0, 40 ou 0

oral *

40, 0 ou 0

langue vivante

oral

40, 0 ou 0

oral

20

7 %

éducation physique et sportive

oral *

40

11 %

oral *

20

7 %

épreuve facultative de langue

 

 

 

oral

10

3 %

2ème série d’épreuves

 

200

56 %

 

130

45 %

 

 

 

 

 

 

 

total général

 

360

100 %

 

290

100 %

 

(*) : l’épreuve consiste en une prestation (poésie, théâtre, chant, musique, danse, course) ou une production (arts visuels) suivie d’un entretien avec le jury.

 

 

L'élément le plus marquant n'apparaît pas dans le tableau : dans les nouvelles épreuves, le rapport pédagogie disciplinaire est inversé, il passe de 60% / 40% à 40% / 60%.

 

Cette maquette est très décevante. Il ne pouvait en être autrement puisqu'elle est le fruit à la fois d'un souci d'économie évident et d'un compromis douteux avec quelques lobbies aussi actifs que peu soucieux de la qualité du recrutement des professeurs des écoles.

Quant aux rares innovations positives, reste à vérifier ce qu'il en restera après le passage des commissions d'élaboration et de choix des sujets. Pour ne prendre qu'un exemple : si l'on peut se réjouir, au nom de la polyvalence, de voir les sciences et l'histoire présentes dès l'admissibilité pour tous les candidats, on peut aussi

redouter l'apparition d'une épreuve de type QCM.

 

Analyse plus précise de la réforme du CRPE

1ere nouveauté pour pouvoir passer le CRPE (article 4) : Les candidats aux concours doivent justifier, au plus tard à la date de clôture des registres d’inscription, des deux attestations ci-après :

1- Une attestation certifiant que le candidat a réalisé un parcours d’au moins 50 mètres dans une piscine placée sous la responsabilité d’un service public, établie soit par un service universitaire (STAPS, service commun des APS), soit par une autorité d’un service public territorial des activités physiques et sportives (piscine municipale), soit par une autre autorité publique habilitée à assurer une formation dans le domaine de la natation.
Sont également admises les attestations certifiant une compétence en natation d’un parcours d’au moins 50 mètres, délivrées par une autorité compétente d’un Etat membre de la Communauté européenne ou d’un autre Etat partie à l’accord sur l’Espace économique européen autre que la France ;

2- Une attestation certifiant la qualification du candidat en secourisme reconnue de niveau au moins égal à celui de l’attestation de formation aux premiers secours (AFPS) par le ministère de l’intérieur (sécurité civile).
Sont également admises les attestations certifiant une compétence en secourisme, délivrées par une autorité compétente d’un Etat membre de la Communauté européenne ou d’un autre Etat partie à l’accord sur l’Espace économique européen.

Toutefois, par dérogation au principe énoncé ci-dessus, les candidats aux concours de la session 2006 devront justifier des deux attestations ci-dessus mentionnées, au plus tard à la date de leur nomination en qualité de professeur des écoles stagiaires. Les lauréats qui ne produiront pas à cette date le justificatif relatif à chacune de ces deux qualifications perdent le bénéfice de leur admission au concours.

 

Notre analyse : comment faire passer un concours de qualité tout en faisant des économies budgétaires ? Vous en avez la preuve… Réunir des jurys, faire passer des épreuves de natation coûtent très cher… c’est pour cela que désormais, chaque candidat doit se former et payer cette formation ! Même si l’attestation de natation ne semble pas être payante, l’AFPS (Attestation de Formation aux Premiers secours) coûte entre 50 et 60 euros. L’année passée, il y avait pas moins de 103022 inscrits aux différents CRPE et la Croix Rouge a fait passer environ 100000 formations AFPS… Conclusion : cela va être dur de trouver des places…

http://www.croix-rouge.fr/goto/secours/apprendre/afps.asp (Voir dans quels départements la Croix Rouge existe)

La formation est aussi possible auprès des Pompiers (environ 50 euros).

 

Epreuves d’admissibilité
Dans chaque épreuve écrite, il est tenu compte, à hauteur de trois points maximum, de la qualité orthographique de la production des candidats.

1- Une épreuve écrite de français
A partir d’un dossier composé de textes et de documents relatifs à l’acquisition et à l’enseignement de la langue française, le candidat :
– effectue une synthèse à partir d’une question relative au dossier ;
– traite un thème ayant trait à la grammaire ;
– répond à une question complémentaire sur la mise en situation d’enseignement d’une ou plusieurs notions abordées dans le dossier.
Durée de l’épreuve : 4 heures ; coefficient 3.
L’épreuve est notée sur 20 : 8 points sont attribués à la synthèse, 4 points au thème relatif à la grammaire et 8 points à la question complémentaire.

2- Une épreuve écrite de mathématiques
Le candidat doit résoudre trois ou quatre exercices, puis répondre à une ou deux questions complémentaires sur la mise en oeuvre en situation d’enseignement d’une ou plusieurs notions abordées dans l’énoncé.
Durée de l’épreuve : 3 heures ; coefficient 3.
L’épreuve est notée sur 20 : 12 points sont attribués à la résolution des exercices et 8 points aux questions complémentaires.

3- Epreuve écrite d’histoire et géographie et de sciences expérimentales et technologie
L’épreuve porte sur les deux champs disciplinaires
, histoire et géographie, d’une part, sciences expérimentales et technologie, d’autre part.
Elle est constituée d’une composante majeure dans l’un des champs disciplinaires et d’une composante mineure dans l’autre champ disciplinaire.
Le candidat choisit au moment de son inscription le champ disciplinaire qui constituera la composante majeure de l’épreuve.
Le candidat dispose en même temps des sujets des deux composantes de l’épreuve, majeure et mineure, et utilise à sa guise la totalité du temps de l’épreuve. Deux copies distinctes sont remises par les candidats à l’issue de l’épreuve, l’une pour la composante majeure, l’autre pour la composante mineure.

Histoire et géographie
Lorsque l’histoire et la géographie constituent la composante majeure de l’épreuve, celle-ci se compose de deux parties :
1. La première partie est destinée à évaluer les connaissances du candidat dans les domaines de l’histoire et de la géographie. Elle est formée de questions appelant des réponses concises portant sur le programme de l’épreuve.
2. La seconde partie se fonde sur un dossier constitué d’un ou plusieurs documents ou sources spécifiques à l’histoire et/ou à la géographie, de quatre pages au plus, se rapportant à un point du programme de l’épreuve et susceptibles d’être exploités par des élèves du cycle 3 de l’école primaire (textes, documents iconographiques, cartes, statistiques, graphiques).
Le candidat est invité à présenter les principaux enjeux scientifiques du sujet en analysant les textes et les documents qui l’accompagnent, puis à proposer quelques pistes d’utilisation de tout ou partie de ce dossier dans une classe de cycle 3, au regard des objectifs et du programme d’histoire et/ou de géographie de ce niveau (définition des objectifs, travail réalisable en classe, résultats attendus).
Le candidat précise les liens possibles avec les autres disciplines enseignées à l’école primaire et met en évidence les objectifs transversaux, relevant de la maîtrise de la langue française ou de l’éducation civique, que le sujet permet de poursuivre.
Lorsque l’histoire et la géographie constituent la composante mineure de l’épreuve, le candidat compose sur la première partie de la composante majeure.

Sciences expérimentales et technologie
Lorsque les sciences expérimentales et la technologie constituent la composante majeure de l’épreuve, celle-ci se compose de deux parties :
1. La première partie est destinée à évaluer les connaissances scientifiques du candidat dans les domaines des sciences expérimentales et de la technologie. Elle est formée de questions appelant des réponses concises portant sur le programme de l’épreuve.
2. La seconde partie vise à apprécier la capacité du candidat à exploiter une documentation de quatre pages au plus pour présenter à des élèves de cycle 3, en un texte d’une à deux pages, un problème donné sous l’angle d’une démarche scientifique, de façon à mettre les élèves en situation de mener une démarche d’investigation faite de questionnement, de réflexion et d’expérimentation, conduisant à une acquisition des savoirs. Le candidat prend appui sur cette documentation, qui lui est distribuée en début d’épreuve, concernant un problème scientifique ou technologique, composée d’éléments provenant d’ouvrages de vulgarisation, de journaux ou magazines scientifiques, de journaux pour enfants ou adolescents, de manuels scolaires ou d’autres sources de documentation.
Cette seconde partie permet de vérifier l’aptitude du candidat à trier l’information, à mobiliser ses connaissances scientifiques et technologiques, à comprendre différents langages (textes, tableaux, schémas, par exemple), à exercer son esprit critique pour présenter le problème de façon à conduire ses élèves à se saisir du sujet proposé.
Le candidat précise les liens possibles avec les autres disciplines enseignées à l’école primaire et met en évidence les objectifs transversaux, relevant de la maîtrise de la langue française ou de l’éducation civique, que le sujet peut permettre de poursuivre.
Lorsque les sciences expérimentales et la technologie constituent la composante mineure de l’épreuve, le candidat compose sur la première partie de la composante majeure.
Durée de l’épreuve : 3 heures ; coefficient 2.
L’épreuve fait l’objet d’une notation unique sur 20 : 14 points sont attribués à la composante majeure (6 points à la première partie de l’épreuve et 8 points à la seconde partie) et 6 points à la composante mineure.

 

Notre analyse :

- Pour le français, il n’y a pas beaucoup de changements… Il faut désormais attendre les premières pistes de travail en ce qui concerne la dernière partie de l’épreuve : est-ce que la didactique sera omniprésente ?

- Pour les mathématiques : idem, peu de changements… la didactique semble être bien présente dans la 2eme partie de l’épreuve. Pour la 1ère partie, l’indication 3-4 exercices correspond à la grande majorité des épreuves des sessions précédentes.

- Histoire-Géo / Sciences-Techno : arrivée de cette nouvelle épreuve pour la session 2006. Nous sommes satisfaits de voir que l’enseignement de l’Histoire-Géo et des Sciences-Techno entre dès les épreuves d’admission car avec cette 3ème épreuve, les futurs PE2 voient leur travail porter leurs fruits au cas où une épreuve se déroule mal. De plus, ces enseignements ont bien leur place dans le socle commun. N’oublions pas que le CRPE est u concours pour des professeurs polyvalents devant les élèves (à la différence du CAPES par exemple).

D’après nos informations, l’épreuve dite mineure devrait être des QCM ou QRC (question à réponse courte).

 

Epreuves d’admission

1 / Epreuve orale d’entretien
L’épreuve se déroule en deux parties :
1. La première partie prend appui sur un dossier de quatre pages maximum fourni par le jury. Elle consiste en un exposé suivi d’un entretien avec le jury.
L’exposé porte sur l’étude du dossier dont le candidat dégage les idées essentielles. L’entretien avec le jury permet de vérifier, au travers de l’étude du dossier par le candidat, ses connaissances relatives au programme de cette partie de l’épreuve ainsi que son aptitude à se situer par rapport au métier de professeur des écoles et à mettre en relation ses connaissances et sa réflexion dans le domaine de l’éducation.

2. La seconde partie consiste en un exposé ou une expression musicale, suivi d’un entretien avec le jury portant sur l’un des domaines suivants, choisi par le candidat au moment de l’inscription :
– domaine des arts visuels enseignés à l’école primaire ;
– domaine de la musique (expression musicale) ;
– domaine de la littérature de jeunesse.

Exposé dans les domaines des arts visuels et de la littérature de jeunesse ou expression musicale
Le candidat apporte tout le matériel nécessaire à sa prestation. Pour le domaine de la musique, le choix doit se limiter à un instrument qu’il peut transporter, ce qui exclut les pianos ou les instruments qui requièrent un temps de montage, tels que les batteries.
Sont également exclus les accompagnateurs et les formations instrumentales ou chorales.
La responsabilité de l’utilisation et de la bonne marche du matériel apporté par les candidats leur incombe. Il n’est fourni par les organisateurs du concours que l’accès à un branchement électrique usuel.
Domaine des arts visuels :
Pour les arts visuels, un support de petit format (les DVD sont admis), qui ne donne pas lieu à notation, est apporté par le candidat. Il consiste soit en une réalisation du candidat en dehors du contexte de l’épreuve, soit en un document visuel de son choix, dans le champ plastique ou les champs photographiques et cinématographiques.
L’exposé prend appui sur le support apporté par le candidat de manière à faire apparaître ses centres d’intérêt et ses connaissances d’ordre artistique et culturel ainsi que ses capacités à les réinvestir dans des situations éducatives.
Domaine de la musique :
expression musicale et analyse de sa prestation par le candidat.
L’expression musicale consiste en l’interprétation vocale ou instrumentale d’une oeuvre choisie par le candidat (durée de 3 à 5 minutes), suivie d’une brève analyse par celui-ci de sa prestation, pour une durée totale de 10 minutes. Le candidat doit faire ressortir ses connaissances d’ordre artistique et culturel ainsi que ses capacités à les réinvestir dans des situations éducatives.
Domaine de la littérature de jeunesse :
Le candidat procède à la lecture à haute voix d’un extrait d’au moins 20 lignes (prose, poésie, théâtre) qu’il a choisi dans le domaine de la littérature de jeunesse et qu’il apporte le jour de l’épreuve.
L’exposé, qui prend appui sur ce texte, doit faire apparaître les connaissances (histoire, thèmes, tendances, relations avec la littérature) et la culture du candidat (textes, illustrations) dans ce domaine et s’attacher à montrer les apports de la littérature de jeunesse à l’enseignement à l’école maternelle et élémentaire.
Entretien avec le jury
L’entretien permet d’approfondir les points développés par le candidat, afin de vérifier ses connaissances et sa réflexion dans le domaine choisi et son aptitude à les relier à l’enseignement primaire.
Pour le domaine des arts visuels, le jury présente au candidat un document visuel afin d’élargir l’entretien à un champ différent de celui qui a été choisi pour l’exposé.
Pour le domaine de la musique, le jury présente au candidat un document sonore afin d’élargir l’entretien à un champ différent de celui qui a été choisi pour l’expression musicale.
Durée de l’épreuve :
1re partie : préparation : 1 heure ; exposé : 10 minutes ; entretien : 15 minutes ;

2e partie : exposé ou expression musicale : 10 minutes incluant les 3 à 5 minutes d’interprétation ou de lecture du texte ; entretien : 15 minutes.
Chaque partie entre pour moitié dans la notation.
L’épreuve fait l’objet d’une notation unique sur 20. Coefficient 4.

2 / Epreuve orale de langue vivante étrangère sans programme
L’épreuve s’appuie sur un texte d’une vingtaine de lignes dans la langue choisie par le candidat. L’épreuve débute par une présentation orale dans la langue des grandes lignes du texte, d’une durée de 5 minutes. Le candidat doit ensuite lire à haute voix quelques lignes du texte choisies par le jury. Cette lecture est suivie d’un entretien dans la langue avec le jury, qui permet au candidat de faire la preuve de sa compétence d’interaction orale. L’ensemble de l’épreuve se situe au niveau B2 du cadre européen commun de référence, correspondant à un utilisateur dit « indépendant ».
Les candidats doivent indiquer au moment de leur inscription la langue étrangère choisie parmi les six langues suivantes : allemand, anglais, arabe, espagnol, italien et portugais.
Durée de l’épreuve : 20 minutes incluant les 5 minutes de la présentation orale ; préparation : 30 minutes ; coefficient 1.

3 Epreuve d’éducation physique et sportive
L’épreuve se déroule en deux parties.
Les candidats réalisent la prestation physique qu’ils ont choisie au moment de l’inscription parmi les deux options suivantes : activité d’expression : danse ou course de 1 500 mètres. Elle est suivie d’un entretien avec le jury.
1. Prestation physique :
a) Activité d’expression : danse
:
L’épreuve consiste en une prestation individuelle. Tous les styles de danse sont admis. Cette prestation a une durée de 2 minutes maximum.
Le candidat doit apporter tout matériel nécessaire à sa prestation et à son audition.
b) Course de 1 500 mètres :
L’épreuve consiste en une course précédée d’un échauffement. Les candidats n’ayant pas satisfait à l’obligation de fournir le certificat médical ou l’ayant produit hors délai se voient attribuer la note zéro à la prestation physique.
La moyenne des notes obtenues par les candidats ayant réalisé l’une et l’autre des deux options de la prestation physique est attribuée par le président du jury aux candidats dans l’une des situations de dispense.
Lorsqu’un candidat, s’étant blessé en cours d’épreuve, ne peut effectuer la totalité de la prestation physique, le jury attribue la note en fonction de la prestation réalisée.
Dans les trois situations énumérées ci-dessus, les candidats doivent se présenter à l’entretien de l’épreuve d’éducation physique et sportive.
Le candidat absent à l’une des deux parties de l’épreuve, sans y avoir été autorisé, est éliminé.
2. Entretien avec le jury :
L’entretien prend appui sur la prestation physique, dont il est un prolongement. Au cours de l’entretien, le candidat indique ce qu’il retire de sa pratique pour lui-même et pour son enseignement. Il expose en particulier comment il peut transposer cette pratique dans son enseignement à l’école primaire, en prenant en compte les liens avec les autres disciplines et le développement de l’enfant. Puis le candidat répond à des questions du jury, destinées à élargir et approfondir sa réflexion, qui porteront sur une autre activité physique que celle qu’il a choisie, parmi les activités les plus pratiquées à l’école primaire. Chaque partie entre pour moitié dans la notation.

L’épreuve fait l’objet d’une notation unique sur 20.
Durée de l’entretien : 20 minutes, dont 10 minutes d’exposé du candidat et 10 minutes de réponse à des questions ; préparation : 5 minutes ; coefficient 1.

 

Notre analyse :

- Epreuve orale d’entretien : cette épreuve est donc désormais coupée en 2… la 1ère partie correspond à l’identique aux sessions précédentes excepté sur le temps de l’exposé et de l’entretien. Seulement 10 minutes pour l’exposé, allez-vous avoir le temps de faire un plan cohérent, structuré et suffisamment détaillé pour montrer vos connaissances et votre pratique ?

La deuxième partie de l’épreuve concerne donc l’éducation musicale, les arts visuels et la littérature jeunesse. Il semble intéressant de proposer 3 domaines car les choix sont variées et originaux (surtout pour la littérature jeunesse). Il ne faut pas oublier que cette littérature jeunesse est un appui important dès l’école maternelle sans oublier que beaucoup de collègues s’appuient dessus pour améliorer l’écrit et l’oral des élèves.

- La langue vivante redevient obligatoire au CRPE. En effet, la notion de polyvalence des enseignants du 1er degré est réellement au centre de cette réforme du CRPE. Toutefois, il nous semble dommageable que la langue régionale ne soit pas proposée dans cette épreuve… Un nombre croissant de collègues se tournent vers les langues régionales qui sont très souvent liées au patrimoine local qui permettent des enseignements riches comme la toponymie. (Les langues régionales sont toutefois proposées mais comme une épreuve facultative (voir plus bas).

A noter qu’il n’y aura plus de supports K7 ou vidéo pour cette épreuve.

- L’EPS : voilà LA grande déception… Quid du « mens sana in corpore sano » ! La disparition de l’épreuve pure de didactique  Et que dire du coefficient 1 de cette épreuve ?! Désormais, rater l’épreuve d’EPS n’est plus irrécupérable… Le choix de l’épreuve sportive est aussi bien limitée (danse ou 1500 mètres) : où sont les sports individuels (badminton) ou collectifs (basket) ?

La seule nouveauté positive du nouveau texte concerne la situation des candidats se trouvant dans l'impossibilité de passer l'épreuve d'Éducation Physique et Sportive. Jusqu’à présent, en effet, seules les femmes enceintes pouvaient être dispensées des épreuves physiques et se voyaient attribués la note moyenne des candidats. Le nouvel arrêté propose d'étendre cette possibilité aux candidats handicapés ou ayant un certificat médical d'un médecin agréé attestant de l'inaptitude physique.

En ce qui concerne le barème du 1500 mètres, on peut noter la disparition de la bonification d’endurance ; désormais la performance compte pour 100% de la note.
Pour info, le record du monde du 1500 mètres:
3min50sec (pour les femmes), 3min26sec (pour les hommes).

 

Epreuve facultative
Les candidats peuvent demander à subir une épreuve orale facultative portant soit :
– sur une langue à extension régionale délimitée dont la liste est arrêtée par chaque recteur parmi les langues suivantes : basque, breton, catalan, corse, créole, langues régionales d’Alsace et des pays mosellans, occitan-langue d’oc ;
sur l’une des langues vivantes étrangères suivantes : allemand, anglais, arabe, espagnol, italien et portugais.
Les candidats doivent choisir au moment de leur inscription la langue à extension régionale délimitée ou la langue vivante étrangère dans laquelle ils désirent subir l’épreuve facultative.

1- Lorsque l’épreuve porte sur une langue à extension régionale délimitée, elle consiste en un entretien en langue régionale avec le jury à partir d’un document sonore ou écrit authentique en langue régionale relatif à la culture ou à la langue concernée.

2- Lorsque l’épreuve porte sur une langue vivante étrangère, elle est constituée par l’épreuve orale d’admission de langue vivante étrangère du concours. Dans ce cas, les candidats doivent s’inscrire dans une langue différente de celle choisie à l’épreuve d’admission de langue vivante étrangère.

Durée de l’épreuve : 20 minutes (incluant, pour la langue vivante étrangère, les 5 minutes de présentation orale) ; préparation : 30 minutes ; coefficient 1.
Seuls les points obtenus au-dessus de 10 sont pris en compte à l’admission des candidats à l’issue des épreuves.

Notre analyse :

- Nous ne reviendrons pas sur l’absence de la langue régionale dans les épreuves obligatoires. Pour le contenu de l’épreuve, pas de grandes surprises…

- Pour l’épreuve facultative de langue vivante, seules les personnes qui maîtrisent 3 langues vivantes pourront en tirer un bénéfice. En effet, il faut prendre une langue vivante différente de celle prise à l’épreuve obligatoire de langue.

 

Notre avis général :

Pour le Sgen-CFDT, cette réforme soulève au moins deux types de problèmes. Elle impose dans un temps très court des modifications importantes de la préparation à ces concours (plans de formation, encadrement enseignant, en langues notamment). Il va être très difficile pour les IUFM, qui contribuent fortement à maintenir un vivier de candidats à la hauteur des besoins, de mettre en œuvre les préparations adéquates dès la rentrée prochaine.

Quant à la nature des épreuves, toutes les transformations, y compris pour les mathématiques et le français, vont dans le sens d'un appauvrissement de l'aspect pédagogique des épreuves actuelles.

Ainsi, on passe "d'une connaissance des objectifs et des programmes de l'école primaire... ainsi qu'une bonne appréciation des approches didactiques et des démarches pédagogiques correspondantes" dans l'arrêté de 1991 à "une question complémentaire sur une mise en situation d'enseignement..." dans le nouveau texte.

Le fait que les épreuves d'histoire-géographie et de sciences fassent partie des épreuves écrites d'admissibilité n'aurait pas été choquant en soit si la conception de la nouvelle épreuve conservait l'équilibre entre les aspects disciplinaires et pédagogiques, ce qui ne sera pas le cas. De plus, réduire le contenu de cette épreuve pour les aspects pédagogiques au cycle 3 nous semble très discutable.