Une nouvelle grève, pourquoi faire?

Le 2 février: budget, emploi (postes aux concours…),

précarité, salaires, en voilà les raisons!

 

            Les fédérations de l'Education, FAEN, FERC-CGT, FSU, SGEN-CFDT, UNSA-Education, s'inscrivent dans l'appel intersyndical Fonction Publique à une journée d'action avec grève et manifestations le 2 février.

            Parce que la semaine d'action qu'elles avaient décidée en commun s'inscrit totalement dans la défense et la transformation d'un service public de qualité pour tous et partout, elles appellent donc les personnels de l'éducation et de la recherche à faire grève et manifester ce jour là pour les salaires et le pouvoir d'achat, pour l'emploi, contre les suppressions de postes, contre la précarité et pour la défense du service public d'éducation.

 

Voici les horaires des manifestations sur l'académie Midi-Py:
Tarbes 10h30 Bourse du travail
Auch 11h Place de la mairie
Albi 15h Place du Vigan
Montauban 14h30 Devant la préfecture
Cahors14h30 Place Charles de Gaulle
Figeac 14h30 Place Champollion
Toulouse 14h Place Jeanne d'Arc
Foix 10h30 Halle Villote

 

Petit rappel réglementaire: le droit de grève est reconnu aux stagiaires (PE2 & Listes Complémentaires). Il couvre l'ensemble des personnels concernés syndiqués, quelle que soit l’organisation d’appartenance, ou non syndiqués. Retenues de traitement : la retenue est égale à 1/30e du traitement mensuel pour une grève d’une durée égale ou inférieure à la journée. Décret n° 82-447 du 28/05/1982 Circulaire Fonction publique n° 1487 du 18/11/1982

Et si on parlait de nos salaires ?

            Face à la campagne de désinformation et aux provocations d’un gouvernement qui depuis plusieurs années se borne à une non négociation sur les salaires et veut laisser croire que le pouvoir d’achat des fonctionnaires a augmenté, mesurons l’ampleur de la perte de pouvoir d’achat de nos salaires. Et parlons-en autour de nous, pour agir…

 

            En sortant de son chapeau la virtuelle « fiche de paye moyenne » dont le pouvoir d’achat ne cesserait d’augmenter, le ministre Christian Jacob ne réussira qu’à se convaincre lui même, pour conforter une politique gouvernementale d’attaques frontales contre les services publics et les fonctionnaires. Cette perte du pouvoir d’achat, chacun de nous la mesure tous les jours en faisant ses courses.

 

            Il faut sans doute, dès maintenant, forcer ce gouvernement à accepter d’entrer dans de véritables négociations salariales, l’obliger à accepter des mesures de rattrapage de pouvoir d’achat des salaires et des mesures permettant d’en assurer une progression sur la période à venir. Et que ce gouvernement ne vienne pas nous dire que la seule issue pour des revalorisations salariales passe par des suppressions d’emplois.

 

Et si on parlait des postes aux concours?

            Le 20 décembre, le Ministre de l’éducation nationale a annoncé le nombre de postes qui seront ouverts aux concours de l’enseignement en 2006. Le constat est sans appel, ce sont des coupes sans précédent qui sont réalisées. Dans le premier degré, malgré une augmentation de la démographie, les recrutements sont en baisse de 13%. Pour le second degré, c’est une véritable hécatombe : seulement 12 000 postes ouverts pour les différentes disciplines, soit 6 200 de moins que l’an dernier, correspondant à une baisse de 32 %.

 

            Pourtant les chiffres officiels indiquent qu’il faudrait, pour le second degré, ouvrir 17 330 postes en 2006 pour répondre aux départs en retraite et aux évolutions démographiques.

 

 

Oui, le pouvoir d’achat des fonctionnaires a baissé !

N’en déplaise à notre ministre, l’évolution de la valeur du point d’indice est la seule mesure possible du pouvoir d’achat des fonctionnaires. Par exemple, ce pouvoir d’achat a baissé entre le 1er janvier 2000 et le 31 décembre 2005 : de 4,6% par rapport à l’indice des prix hors tabac. Cette perte cumulée représente, en moyenne, un mois de salaire.

 

Oui, il est possible d’augmenter les salaires !

Contrairement à la campagne de désinformation actuelle, la part du PIB (mesure de la richesse produite en France) consacrée aux rémunérations des agents de l’Etat ne cesse de reculer. Ce gouvernement propose une réduction du nombre d’emplois et une baisse du pouvoir d’achat, après avoir choisi de se priver de recettes au travers d’une politique ni juste ni justifiée, accordant des avantages aux seuls revenus élevés.

 

Le cahier de route de la CFDT est clair :

- Une mesure immédiate de rattrapage du pouvoir d’achat des salaires et des pensions au regard de la hausse du coût de la vie depuis le 1er janvier 2000, alors que sur cette période le pouvoir d’achat de la valeur du point a perdu 5%.

- Des mesures permettant d’assurer une progression du pouvoir d’achat sur la période à venir.

- Les indispensables mesures bas salaires, par un relèvement significatif du minimum Fonction Publique, véritable « sous SMIC »

 

Des propositions gouvernementales inacceptables

Tout le monde s’accorde à prévoir une augmentation du coût de la vie d’au moins 1,8% pour 2006. Et qu’ose proposer ce gouvernement à ses fonctionnaires pour 2006 ?

Une augmentation des salaires de 0,5% en juillet 2006 et 0,5% en février...2007 !

 

La CFDT est la seule organisation à revendiquer

la progression du pouvoir d’achat pour chacun par des mesures salariales combinant hausse en pourcentage et attribution de points d’indice uniformes, qui conduisent à un resserrement de l’éventail des salaires...

 

Évolution comparée des PRIX (hors tabac)
et du POINT D’INDICE Fonction Publique

-         en 2005 : prix +1,6% / salaires +1,8%

-         en 2004 : prix +1,7% / salaires +0,5%

-         en 2003 : prix +1,6% / salaires 0%

-         en 2002 : prix +2,1% / salaires +1,3%

-         en 2001 : prix +1,3% / salaires +1,2%

-         en 2000 : prix +1,6% / salaires +0,5%

-         Et en 2006 ? Prévisions de +1,8% et seulement +0,5% des salaires…

 

 

 

Entre 2000 et 2005, les prix ont donc augmenté de 9,9% et les salaires de 5,3% soit une différence de 4,6% en défaveur des salaires des fonctionnaires. Le mythe d’un pouvoir d’achat des agents de l’État en augmentation n’est donc qu’un leurre !

 

2 février : tous en grève pour les salaires
  Vous avez sans doute eu des sueurs froides ce matin en écoutant la radio…
 Vous avez peut-être été mal accueilli dans vos écoles et établissements…
Attention à la désinformation !
L’UFFA-CFDT n’a pas signé d’accord sur les salaires !

Depuis ce matin (26 janvier), une rumeur habilement propagée fait croire que des syndicats ont signé le protocole d'accord salarial 2006 / 2007. A qui profite cette rumeur ?
Restons calmes et mobilisés pour réussir la grève du 2 février pour nos salaires.

Rappel pour ceux qui n’ont pas tout suivi…Depuis décembre, le ministère voulait globaliser les 3 volets de la négociation fonction publique 2006/2007 :
· Volet salarial (celui qui a été le plus médiatisé)
· Volet statutaire (qui en a parlé ?)
· Volet social (qui en a parlé ?)

Les organisations syndicales ont toujours revendiqué de discuter séparément les trois volets proposés à la négociation par le ministre de la Fonction publique. La dernière séance de négociation (19 janvier) n’avait à l’ordre du jour que les volets statutaire et social ; seules la CFDT, l’UNSA et la CFTC sont entrées en négociation sur ces 2 volets et ont obtenu des avancées significatives.

A l’issue des 3 journées de négociation (6 décembre, 12 janvier et 19 janvier), les syndicats ont obtenu enfin la séparation des 3 volets et ce sont bien 3 protocoles d’accord séparés (social, statutaire et salarial) qui ont été proposés à la signature des organisations syndicales.

Il est bon de le dire car le ministère et certaines organisations syndicales entretiennent l’idée qui les arrange d’une signature globale…. Allez savoir pourquoi…

La CFDT, l’UNSA et la CFTC ont donc signé le protocole d’accord social et le protocole d’accord statutaire car ils présentent des avancées importantes pour les personnels.

Quelques exemples d’acquis de la négociation sur ces 2 volets :

    - Une prime de 350 € versée aux agents nouvellement nommés afin de les aider à s’installer dans leur région d’affectation.
- Une revalorisation de 20 % de l’indemnité de déménagement pour les fonctionnaires mutés.
- Un prêt à taux zéro (Loca-Pass) pour aider les fonctionnaires à déposer une garantie lorsqu’ils louent un logement.
- La participation de l’État-employeur aux frais liés à la garde des enfants de 0 à 3 ans, à travers le Cesu (chèque emploi service universel) », qui doit entrer en vigueur en janvier 2006.
- La création de places de crèches
pour les agents de l’État « à proximité de leur lieu de travail ». une augmentation des indemnités de déplacement pour les agents utilisant leur voiture dans le cadre de leur travail
- Le volet statutaire : en plus des mesures annoncées le 12 janvier, il a été acté une augmentation de la rémunération indiciaire (base du salaire) pour les fonctionnaires des échelons les plus bas de la catégorie C (la plus basse), la création d’un échelon supplémentaire accessible aux fonctionnaires du haut de la catégorie C, une amélioration des passages entre la catégorie C, B et A, et une prime de 700 € par an, renouvelable pendant trois ans, pour les fonctionnaires bloqués au plus haut niveau de la catégorie A pendant plus de cinq ans.

 

Nous avons appris la décision unilatérale du ministre de mettre en application le volet salarial qui n’a été signé par AUCUNE ORGANISATION. C’est de sa seule responsabilité.

 

La CFDT, avec la CGT, FO, FSU et UNSA, appelle tous les fonctionnaires à la grève le 2 février pour faire évoluer le volet salarial que le gouvernement veut nous imposer (1,8 % d’inflation prévu en 2006 et une proposition de 0,5% au 1er février 2007 s’ajoutant au 0,5 % promis pour le 1er juillet).

 

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