Enseignant,
un métier d’avenir
Conférence-débat
du 16 novembre avec Jean-Michel Zakartchouk
Aujourd'hui
circulent beaucoup de stéréotypes: des livres complaisants et nostalgiques
affirment que l’on n’apprend plus rien à l’école, mais on entend aussi à
l’inverse des
discours lénifiants. Il s'agit de situer le métier dans le monde d'aujourd'hui
où co-existent une montée de l'individualisme et un enfermement communautaire.
Il ne faut pas
opposer professionnalisme et aspect artisanal, artiste, du métier : le «
feeling », le « je ne sais quoi » au technicisme.
L’enseignant est
:
1. un
professionnel de l'apprentissage qui a l’expertise et l’expérience qui
permettent
les bons choix.
C’est un décideur. La liberté pédagogique est valable si on a les outils
nécessaires aux choix raisonnés, adaptés aux différentes situations.
2. un passeur
culturel qui transmet vraiment la culture à l'école et ne la considère
pas comme un «
supplément d'âme », « cerise sur le gâteau ».
3. un
régulateur, un négociateur qui a la culture du compromis. Il articule
bienveillance
et fermeté.
4. un
défenseur, un promoteur des valeurs démocratiques.
5. pour lui, la formation
continue est un droit et un devoir : formation d’équipe, formation
d’établissement.
Pendant
l’échange avec la salle, Jean-Michel Zakartchouk a fait un plaidoyer pour la
complexité à laquelle s’oppose souvent une sorte de bon sens, il a défendu
l’esprit critique, la culture du doute, la croyance en la réussite, le parti
pris d’éducabilité de tous, il a évoqué le vécu scolaire et ses humiliations,
la solidarité des enseignants devant laquelle l’élève a toujours tort et qui
n’est pas un bon exemple pour la démocratie, car l’enseignant doit être un
promoteur des valeurs démocratiques.
Le Sgen-CFDT
revendique :
- un service
TTC, toutes tâches comprises, redéfini pour prendre en compte ce que
fait un
professeur aujourd’hui et qui n’est jamais ni nommé, ni reconnu, ni
comptabilisé,
ni écrit. Il
faut identifier ces tâches. Le rôle du professeur principal, par exemple,
nécessite du temps en décharge de service plutôt qu’une indemnité forfaitaire.
- un compte
épargne temps pour les heures supplémentaires que pourrait nécessiter
la souplesse de
l’organisation générale ;
- une
professionnalisation du métier avec, en IUFM, une formation à
l’enseignement,
au travail en
équipe, à la gestion du groupe, formation qui donne des outils, des techniques
et permette les attitudes appropriées ; une formation continue qui actualise
connaissances et
pratiques ; des ateliers d’analyse de la pratique dans un cadre défini
et clair ;
- une
amélioration des conditions d’exercice du métier : travail en équipe,
locaux
adaptés ;
- la
définition d’un socle commun de savoirs et de compétences qui ne soit pas
un
empilement de disciplines mais rende lisible
ce que tout futur citoyen doit avoir comme bagage pour exercer ses droits,
remplir ses obligations, s’insérer dans la société et tirer partie de la formation
tout au long de sa vie.