Actualité
Gilles de Robien : des propos ahurissants
Ainsi, pour le ministre Gilles de Robien qui s'est exprimé le 8 septembre à Radio Notre Dame, l'école privée catholique c'est l'école de la République.
Pour le Sgen-CFDT, de tels propos de la part d'un ministre d'une république laïque sont incroyables, en dehors du fait qu'historiquement ils sont totalement inexacts.
Il n'est bien entendu pas question de nier l'existence de l'enseignement privé et encore moins de nier les missions éducatives des collègues de l'enseignement privé sous contrat. Mais il est bon de rappeler la notion de caractère propre de l'enseignement privé qui, contrairement à l'enseignement public, n'est pas tenu d'accueillir tous les élèves d'un secteur donné.
Certes, la " guerre " n'existe plus mais la concurrence parfois sauvage , en particulier dans certaines régions, perdure entre le privé et le public.
Qu'un ministre de l'Éducation nationale reconnaisse l'enseignement privé, c'est la moindre des choses mais de là à faire l'apologie d'une école confessionnelle particulière est pour le moins scandaleux.
Que le ministre commence par donner les moyens nécessaires à l'école publique pour accueillir tous les enfants -et on peut penser aux écoles maternelles ou aux lycées professionnels- et les conduire à la réussite scolaire.
http://www.liberation.fr/page.php?Article=322684
http://permanent.nouvelobs.com/societe/20050909.FAP1220.html?1833
Dossier thématique FCPE: les élections
des représentants
de parents d'élèves 2005-2006
Les élections des parents d'élèves est une
date importante dans le calendrier des écoles. Si vous souhaitez en savoir
plus, ce dossier est consacré aux élections scolaires pour l'année
2005-2006 présente les textes officiels dans leur intégralité,
un calendrier indicatif des opérations électorales et la réponse
aux questions les plus fréquentes.
http://www.fcpe.asso.fr/article.aspx?id=443
Dates des élections de parents d'élèves : vendredi 14 octobre et samedi 15 octobre.
Une Ecole en échec ? Les pensées d'un de nos adhérents
Entendu cette semaine à la "Revue de presse" de France Inter
: dossier dans l'hebdomadaire "Challenges" sur "l'échec
de l'Ecole en France".
Un chiffre le résumerait : seulement 37% d'une classe d'âge accède
à l'enseignement supérieur, ce qui met la France au 30e rang sur
40 pays de l'OCDE.
Après achat et lecture, l'enquête de "Challenges" est
tirée du livre de Patrick FAUCONNIER La fabrique des "meilleurs"
", "enquête sur une culture d'exclusion", qui vient de
sortir au Seuil (coll "L'Histoire immédiate", 282 p, 20 €).
Ce rang peu honorable est corrélé au rang de la France pour les
dépenses dans l'enseignement secondaire ("celui-là même
qui devrait aider à engager des études supérieures")
: le 5e...
Au 1er chiffre, le chapô de l'enquête en ajoute un second : 163
000 élèves quittent chaque année le système scolaire
en échec, c'est-à-dire un jeune sur cinq.
La réponse proposée aux raisons de ce douloureux constat consiste
dans la nature foncièrement élitiste du système scolaire
français : une analyse depuis longtemps partagée par le Sgen-CFDT,
mais qui ces derniers temps était passée un peu au second plan
face aux restrictions budgétaires.
Le dossier de "Challenges" n'apprendra peut-être rien à
certains, mais il me semble bien fait et intéressant. Il donne en tout
cas à penser.
Il y a nécessité de se positionner face aux 2 discours qui tendent
à monopoliser le débat public sur l'Ecole :
-La défense de la Culture face aux pressions libérales, qui est
de fait la défense du modèle élitiste et sélectionniste
traditionnel, avec tous les alibis démocratiques que l'on trouve habituellement
dans les textes de congrès du Snes (par exemple, lors de son dernier
congrès d'avril 2005, les 2 points de débat de sa résolution
1 intitulée "Relancer la démocratisation, construire une
formation initiale de qualité pour tous", ont été
: "un collège de la réussite pour tous" (point adopté
avec 35% de mandats contre ou en abstention : tous ceux qui refusent l'idée
du collège pour tous); et "l'apprentissage peut être une solution
ponctuelle à certaines difficultés de jeunes dans le cadre du
service public" (point adopté avec 28% de contre ou d'abstention
: tous ceux qui refusent l'idée-même de l'apprentissage comme parcours
de formation initiale) : les résistances-mêmes à ces ouvertures
démocratiques, qui pour nous relèvent de l'évidence, montrent
bien la force persistante du modèle élitiste.
-La promotion de l'adaptation de l'Ecole aux exigences d'aujourd'hui, qui, tout
en s'appuyant sur les échecs manifestes du modèle élitiste,
peut déboucher sur une conception purement utilitariste et appauvrissante
de l'éducation, qui abandonnerait toute ambition culturelle.
Le problème qui nous est posé est de faire entendre une voix différente
de ces 2 discours : une voix qui remette en cause l'élitisme et le mépris
qu'il véhicule, sans abandonner l'exigence culturelle de l'émancipation
individuelle de l'élève. Ce qui ne nous dispensera pas, comme
nous l'avons toujours fait, de devoir nous allier alternativement aux uns ou
aux autres selon les échéances et les enjeux qu'elles comportent.
Il y a vingt-cinq ans... Solidarnosc et la CFDT
Août 1980-août 2005 : la Pologne célèbre le vingt-cinquième
anniversaire des Accords de Gdansk qui ont vu naître le premier syndicat
libre dans un pays du bloc soviétique.
Le 14 août 1980, à cinq heures du matin, une grève est
lancée par trois jeunes ouvriers du chantier naval Lénine de Gdansk,
le grand port de la Baltique. Il s'agit, en principe, de protester contre le
licenciement d'une ouvrière, Anna Walentynowicz. En quelques heures,
quelques milliers de métallurgistes des chantiers cessent le travail.
Depuis début juillet, d'autres grèves avaient éclaté
suite à l'annonce de hausses des prix décrétées
par un pouvoir à bout de souffle. Mais lorsque la révolte gagne
le chantier Lénine avec à sa tête un certain Lech Walesa,
électricien licencié quelques mois plus tôt, le mouvement
de protestation change radicalement de dimension. Le pouvoir prend alors la
mesure de la gravité de la situation. Cependant, à la mi-août,
on est encore, en Pologne et dans le monde, à mille lieues d'imaginer
ce qui se passera quinze jours plus tard.
Les événements s'enchaînent très rapidement. Le 31
août, le pouvoir communiste cède et accepte de signer les Accords
de Gdansk, qui accordent aux ouvriers le droit de s'organiser dans des syndicats
libres, indépendants et autogérés. " Dans l'univers
communiste soviétique c'est une véritable révolution car,
du coup, s'écroule le principal mythe (et en même temps le principal
mensonge) sur lequel reposait le système : la prétention du parti
communiste à représenter les intérêts des ouvriers
et, au-delà, de la société tout entière ",
écrit Marcin Frybes, sociologue (Cadis-EHESS). Ainsi, poursuit-il, Solidarnosc
s'oppose à un pouvoir totalitaire mais aussi à un système
qui " nie les rapports sociaux et vise à un asservissement total
de l'individu ".
La proclamation de l'état de guerre le 13 décembre 1981 mettra
fin aux quinze mois du syndicat libre Solidarnosc qui compte alors dix millions
d'adhérents. Cependant, malgré l'incarcération de milliers
de militants, il continuera, dans la clandestinité, à porter les
idées et les valeurs de la liberté et de la démocratie.
Changer la société. En France, Solidarnosc provoqua un électrochoc
au sein du monde syndical, politique et intellectuel. " En une époque
où tant de militants se sentent désemparés devant la crise
[...], Solidarité nous a rappelé l'essentiel : la capacité
des luttes sociales à changer la société, en dépit
du pouvoir d'État ", déclarait Jacques Chérèque
en 1981. Solidarnosc réalisait aussi ce que Marcin Frybes appelle "
le rêve fondateur " de la CFDT, à savoir " une sorte
de synthèse entre l'action ouvrière et des propositions de nature
politique et culturelle ". Edmond Maire rappelait d'ailleurs, lors de son
intervention au vingtième anniversaire de Solidarnosc, que la CFDT avait
été " la première organisation syndicale au monde
à manifester son appui aux travailleurs polonais et au mouvement social
polonais ". " Être à la CFDT c'était, à
l'époque, soutenir Solidarnosc ", écrit Marcin Frybes.
Depuis 1980, la coopération n'a jamais cessé entre les deux syndicats.
" Aujourd'hui, nous sommes devenus des partenaires à part entière
", souligne Huguette Brunel, responsable du service International, qui
participera aux cérémonies du vingt-cinquième anniversaire.
Elles se déroulent à Gdansk et à Varsovie du 29 au 31 aôut.
Que lis-tu ?
(Cette rubrique est alimentée par des analyses de nos
adhérents et sympathisants
)
Ecole publique ou école privée : il faut choisir
Dans un court essai sous forme d'adresse aux parents, Philippe Meirieu développe
les raisons qui le conduisent à estimer qu'aujourd'hui nous sommes "
devant un choix décisif: nationaliser l'enseignement privé ou
privatiser l'enseignement public ".
Il ne s'agit pas pour lui de s'en prendre par principe idéologique à
l'enseignement privé ?il a lui?même enseigné dans le privé
et, comme 49 % des familles françaises, il a mis son fils aîné
à un moment donné dans ce type d'établissement ? mais il
pense que cette concurrence entre école privée et école
publique est " mortifère pour l'avenir de notre démocratie".
Estimant que la situation actuelle ne peut perdurer, Philippe Meirieu explique
avec des exemples très précis les conséquences dramatiques
de cette concurrence et rappelle que le caractère propre des établissements
privés n'a plus de signification puisque seuls 10 à 15 % des parents
qui " confient leurs enfants à une "école catholique"
le font pour des motif sa caractère religieux. " Aussi, il pense
qu'il y a urgence d'unifier les deux systèmes pour mettre en place "
une Ecole de la République qui garantisse l'avenir de la démocratie.
Une Ecole de qualité qui inspire confiance à chaque famille et
offre à tous les mêmes chances. "
Dans un contexte difficile, Philippe Meirieu clame sa confiance en l'avenir,
à condition de réagir très vite.
Nous mettrons nos enfants à l'école publique Ph Meirieu
Ed. Mille et une nuits 2005 103 pages 9 euros