Newsletter CRPE 2006 & PE2
du 18/09/2005
Actualité
TOUS CAPABLES !
L'échec scolaire, les difficultés à apprendre,
les réticences à entrer dans les apprentissages, le refus de se
plier aux disciplines requises par le " métier d'élève
". Ce sens de l'école, acquis sans s'en rendre compte par ceux qui
réussissent, comment s'y prend-on pour l'insuffler aux autres, ceux qui
ne l'ont pas reçu en héritage ?
C'est là, pour le Sgen-CFDT et pour la CFDT dans son ensemble, la préoccupation
fondamentale.
- Parce qu'il s'agit d'un enjeu de démocratie : une société
qui laisse de côté, qui met en marge, qui entretient des filières
de relégation, qui exclut, est une société inacceptable.
- Parce qu'il s'agit d'un enjeu d'insertion professionnelle : l'élévation
constante des qualifications réduit le volume d'emplois accessibles sans
certification.
- Parce qu'il s'agit d'un enjeu humain : sans savoirs de base, l'accès
à l'information, à la formation continue, à nombre des
richesses offertes par nos sociétés est fortement compromis.
La question de l'échec scolaire a été suffisamment étudiée
pour que nul n'ignore la complexité de notre tâche d'enseignant
soucieux de ne laisser aucun enfant sur la touche. Les dons, les talents, les
aptitudes psychologiques, l'histoire particulière, le droit à
la différence, la fatalité, l'éducation familiale : aucune
" explication " ne peut nous affranchir de la responsabilité
de faire entrer chaque enfant dans une logique de formation intellectuelle ce
qui implique d'acquérir au moins un socle commun de connaissances et
de compétences.
Nous vivons dans une société qui se résigne de moins en
moins à laisser dans l'ignorance, l'illettrisme, l'échec scolaire
une fraction importante de sa population. Tant mieux ! Mais l'éducation
est un challenge difficile. Il l'était probablement à l'origine
de l'école publique quand il s'agissait d'apprendre à lire, écrire
et compter à des enfants majoritairement ruraux qui pouvaient s'en dispenser
pour exercer les tâches auxquelles ils étaient destinés.
Il l'est encore plus aujourd'hui car il ne s'agit plus seulement d'enseigner
mais bien de s'assurer que chaque enfant a acquis ce qui lui est enseigné
car il en aura besoin dans sa vie personnelle et professionnelle. C'est le défi
de notre profession que de ne laisser aucune personne en rade et de croire en
l'éducabilité de tout être humain.
Tous capables, non pas de postuler à l'école Polytechnique, mais
d'atteindre un niveau de connaissances, des capacités de communication
et les compétences indispensables sans lesquels il devient difficile
de vivre. La définition de ce niveau que tous les enfants devraient avoir
acquis à l'issue de leur scolarité obligatoire ne va pas de soi.
Toutes les tentatives de redéfinition, d'aménagement, de hiérarchisation
ou d'allégement des programmes se sont heurtées depuis 20 ans
aux accusations conjuguées de bradage de l'enseignement, de Smic culturel
et de baisse du niveau. Le paradoxe est que, faute de définition précise
d'un socle commun de connaissances et de compétences, chacun se retrouve
seul à élaguer des pans entiers de ces programmes impossibles
à enseigner et encore plus à retenir pour la majorité des
élèves à qui il sont inculqués.
Du rapport de la commission Thélot, le projet de loi Fillon n'a pas retenu
grand-chose et il faudrait avoir une sacrée dose de foi et de confiance
pour y trouver le premier signe du progrès que nous souhaitons le plus
: garantir à chaque élève qu'il accédera à
ce minimum de connaissances et de compétences que le système actuel
n'est pas capable de lui assurer. Mais il y aurait méprise sur l'objectif
poursuivi si nous mêlions nos voix à ceux qui demandent, en un
remake un peu ridicule, le retrait de la loi Fillon tout en dénigrant
l'idée de socle commun.
Ceux-là ne veulent pas que " la scolarité obligatoire garantisse
l'acquisition par chaque élève d'un ensemble de connaissances
et de compétences indispensables " (article 1er du projet de loi
Fillon)... ils veulent beaucoup plus mais bien incapables de l'obtenir, ils
continueront de se contenter, sans peine, de beaucoup moins !
" Emploi Vie scolaire " : une politique de Gribouille !
Gilles de Robien a annoncé, mercredi 24 août, la création d'ici la fin de l'année 2005 de 45000 " emplois Vie scolaire ". Parmi ces 45 000 nouveaux contrats aidés, 25 000 doivent se substituer aux CES et CEC auxquels s'ajoute le recrutement de 20 000 nouvelles personnes.
Les "emplois Vie scolaire" prendront la forme de contrats aidés
créés par la loi de programmation pour la cohésion sociale
du 18 janvier 2005 (Plan Borloo). Il s'agit du :
- CAE (contrat d'accompagnement vers l'emploi) qui, dans la loi, vise les chômeurs
rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières
à l'accès à l'emploi. Toutefois, le profil sera arrêté
localement par les DDE et l'ANPE.
C'est un CDD de droit privé, d'une durée minimale de 6 mois, renouvelable
dans une limite de 2 ans. 20 heures hebdomadaires minimum. Salaire : SMIC.
- et du CA (contrat d'avenir) qui est destiné aux titulaires du RMI,
de l'allocation de parent isolé ou de l'allocation spécifique
de solidarité.
C'est un CDD modulable entre 6 et 24 mois avec une possibilité de renouvellement
limitée à une fois dans la limite de 12 mois. 26 heures par semaine.
Salaire : SMIC.
Employeur : collectivité territoriale, établissement public, association.
La campagne d'information pour ces contrats sera lancée dès la
2ème semaine de septembre.
Les besoins seront répertoriés établissement par établissement
et c'est l'ANPE qui se chargera du recrutement.
Destinés aux écoles, collèges et lycées, ces "emplois
Vie scolaire" se verront attribuer des tâches administratives, l'encadrement
des sorties, des animations sportives ou culturelles, l'accueil des élèves
et plus particulièrement des élèves handicapés,
des tâches documentaires ou liées aux NTICE. Certains assisteront
administrativement les directeurs d'école.
Pour le Sgen-CFDT :
o Ces annonces visent à occuper le terrain médiatique en voulant
faire croire qu'elles constituent des réponses sérieuses aux problèmes
de l'emploi et de l'exclusion sociale mais aussi des besoins du système
éducatif.
o Elles s'inscrivent dans un contexte de restrictions budgétaires pour l'Éducation nationale où, depuis trois rentrées, des dizaines de milliers de postes ont été supprimés dans le second degré.
o Elles donnent l'apparence de rompre avec l'orthodoxie budgétaire affichée
depuis 2002 mais il est nécessaire de rappeler que :
- plus de 60 000 emplois jeunes ont été supprimés dans
l'Éducation nationale ;
- la création des assistants d'éducation n'a pas permis de combler
la suppression des MI-SE.
o Ces dispositions développeront une précarité de situation plus importante que les emplois jeunes. Les contrats sont plus courts, les missions ne sont pas cadrées, les dispositifs d'accompagnement sont tenus.
o Le CAE comme le CA sont destinés à des publics bien précis. Le ministère de l'Éducation nationale lui, parle de recrutement de jeunes et compte tenu des tâches mentionnées sans doute de jeunes diplômés.
o Ces contrats sont un mélange entre les CES, les aides éducateurs et les CEC avec des conditions moins intéressantes et moins de garanties. Il s'agit là d'une politique de Gribouille qui ne répond ni aux besoins des jeunes ni aux attentes des équipes et des personnels de l'Éducation nationale ... ce n'est que de la poudre aux yeux et du bricolage.
L'enseignement des langues au CE1 : pas avant 2007
Le Journal Officiel du 5 août a publié un arrêté
confirmant le report à 2007 l'apprentissage des langues vivantes au CE1.
Voici l'adresse : http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=MENE0501644A
Prestations familiales
Depuis le mois de juillet, c'est la Caisse Primaire d'Allocations Familiales
qui verse les allocations familiales aux ayant-droit de l'Education nationale.
Elles n'apparaissent donc plus dans le bulletin de salaire.
ATTENTION : les prestations sont payées à terme échu, c'est
à dire que les prestations de juillet ont été versées
début août... Ce sont donc les allocations familiales d'août
qui seront versées le 5 septembre.
Allocation de rentrée scolaire enfant de - 16 ans : versée aux
ayant-droit le 20 août par la CAF
Allocation de rentrée scolaire enfant de + de 16 ans : sera versée
dès réception du certificat de scolarité demandé.
Vie de l'école : mode d'emploi
(Journal de rentrée du Sgen-CFDT 46)
Un mini-guide a été préparé par l'équipe
1er degré du Sgen-CFDT du Lot. Vous y trouverez un grand nombre d'informations
générales. Même si ce journal contient des informations
locales, la grande majorité des conseils sont valables dans tous les
départments.
Pour le télécharger gratuitement : http://sgencfdt.46.free.fr
Quoi de neuf sur la toile ?
Le faux débat des méthodes de lecture
" La guerre des méthodes a fait long feu. Certes, des réglages
et des améliorations restent nécessaires, mais il est incontestable
que les principaux équilibres ont été trouvés. Les
maîtres s'accordent sur les grandes orientations, les recherches scientifiques
confortent leurs savoirs d'expérience et permettent de nouveaux progrès,
les directives ministérielles sont plus précises que par le passé
et les manuels scolaires d'une qualité croissante". Roland Goigoux,
dans Libération, dénonce les nostalgiques de la sélection
sociale. " Ceux qui réclament aujourd'hui le retour des méthodes
syllabiques, avec des arguments idéologiques touchant au sens de l'effort
et à la nécessaire austérité des apprentissages,
n'ont souvent affaire qu'à des élèves issus de milieux
sociaux favorisés : ils veulent réduire l'enseignement de la lecture
au seul déchiffrage car ils savent que les familles de ces élèves
peuvent transmettre elles-mêmes toutes les autres connaissances".
http://www.liberation.fr/page.php?Article=320724
Des enseignants appréciés mais jugés fermés
Huit Français sur dix jugent que les enseignants sont compétents
révèle un sondage de CSA pour Le Monde de l'éducation.
Et le métier fait encore rêver : 33% des français recommanderaient
ce métier à leur enfant contre 43% pour celui de médecin
et seulement 6% pour celui d'homme politique.
Mais la cote d'amour a ses limites. Si les profs sont compétents, une
majorité de sondés (48%) jugent qu'ils ne dialoguent pas assez
avec les parents et ne sont pas assez ouverts au monde extérieur de l'école.
Le pire est à venir : les profs sont trop souvent absents et ne savent
pas se faire respecter des élèves.
http://www.csa-fr.com/dataset/data2005/opi20050629f.htm
Lettre à un jeune professeur de Philippe Meirieu
Le dernier ouvrage de Philippe Meirieu (parution le 22 août 2005), "Lettre
à un jeune enseignant" (co-édition ESF - FRANCE INTER) est
publié au moment où son auteur annonce qu'il ne sollicitera pas
le renouvellement de son mandat à la direction de l'IUFM de l'Académie
de Lyon. "Education & Devenir" publie quelques extraits des différents
chapitres de l'ouvrage :
* L'écart entre l'idéal et le quotidien
* La quête de l'efficacité
* L'élève au centre du système
* Construire un monde à hauteur d'homme
Adresse : http://education.devenir.free.fr/MeirieuLJP.htm
L'équipe du Sgen-CFDT IUFM
vous souhaite une excellente année!